Dimanche 2 mars, Donald Trump a concrétisé son projet de création d’une « réserve stratégique » américaine de cryptomonnaies via son réseau social Truth Social. Cette annonce, qui s’inscrit dans la lignée de son revirement favorable aux actifs numériques amorcé durant sa campagne électorale de 2024, apporte désormais des précisions substantielles sur la composition de cette réserve nationale.
Le président américain a spécifié que cette réserve intégrera plusieurs cryptomonnaies qu’il qualifie de « grande valeur ». Dans ses communications, il a explicitement mentionné le XRP, le SOL et l’ADA, avant de préciser dans un message complémentaire que le bitcoin et l’ethereum – les deux cryptomonnaies les plus établies du marché – feront « bien évidemment » partie de ce stock fédéral. Les modalités précises concernant la structure, la valorisation et la gestion administrative de cette réserve restent néanmoins à définir.
Cette annonce présidentielle a provoqué une flambée immédiate des cours. Si le bitcoin et l’ethereum ont connu une hausse de 10 à 15%, ce sont surtout les trois cryptomonnaies spécifiquement citées par Trump qui ont vu leur valeur s’envoler jusqu’à 60% sur les principales plateformes d’échange, avant de légèrement se stabiliser le lundi 3 mars.
Les trois cryptomonnaies mises en avant représentent des projets américains significatifs dans l’écosystème numérique. Le XRP est le jeton de la blockchain créée en 2013 par l’entreprise Ripple, basée à San Francisco, qui développe des solutions pour les transferts bancaires. Le SOL est associé à la blockchain Solana, qui héberge notamment un écosystème de mèmecoins spéculatifs – plateforme sur laquelle Donald et Melania Trump ont d’ailleurs lancé leurs propres cryptomonnaies en janvier. Quant à l’ADA, il s’agit du jeton de la blockchain Cardano, dont le fondateur Charles Hoskinson, fervent soutien de Trump, affirme collaborer activement avec l’administration présidentielle pour affiner le cadre réglementaire américain.
Cette attention présidentielle intervient dans un contexte où le secteur des cryptomonnaies connaissait un début de correction significative. Les tensions géopolitiques et les guerres commerciales menées par les États-Unis ont récemment alimenté un climat d’incertitude qui a pesé sur les cours des cryptoactifs. Le bitcoin était ainsi repassé sous la barre des 80 000 euros le 28 février, une première depuis novembre. Les investisseurs ont également été refroidis par plusieurs revers notables, comme l’échec du lancement de la cryptomonnaie de Javier Milei en Argentine, ou encore le vol de 1,5 milliard de dollars sur la plateforme Bybit.
Ces difficultés ne semblent pas entraver l’engagement de la Maison Blanche envers ce secteur. Le 28 février, l’administration américaine a annoncé l’organisation de son premier « sommet crypto » à Washington, prévu pour le 7 mars. Ce rendez-vous réunira des dirigeants d’entreprises et des investisseurs du secteur, devant lesquels Donald Trump devrait prononcer un discours, selon les informations partagées sur X par David Sacks, conseiller spécial du président pour l’IA et les cryptomonnaies.