Tension franco-belge: Le nouveau gouvernement remet en cause les contreparties du contrat d’armement

Tension franco-belge: Le nouveau gouvernement remet en cause les contreparties du contrat d’armement

Une acquisition militaire sous le feu des critiques

Le partenariat militaire entre la Belgique et la France fait l’objet d’une controverse grandissante. Le gouvernement belge actuel, dirigé par Bart De Wever, remet en question les avantages économiques promis lors de la signature en 2018 d’un important contrat d’achat de véhicules blindés français.

Initialement évalué à 1,6 milliard d’euros, ce contrat pourrait en réalité coûter bien plus cher aux contribuables belges. Des estimations récentes suggèrent que le montant total pourrait atteindre jusqu’à 14 milliards d’euros, une différence considérable qui alimente les tensions diplomatiques entre les deux pays.

Rencontre au sommet pour rééquilibrer l’accord

Le Premier ministre belge s’est rendu à l’Élysée le 29 avril 2025 pour s’entretenir avec Emmanuel Macron sur ce dossier sensible. Selon les déclarations du dirigeant nationaliste flamand, cette visite aurait été « couronnée de succès ». D’après son entourage, Paris serait disposé à fournir « des efforts » afin de « rééquilibrer les retours » économiques et industriels pour la Belgique.

Un contrat ambitieux signé sous l’ère Michel

C’est sous le gouvernement de Charles Michel, libéral francophone, que la Belgique avait conclu en 2018 le marché baptisé « CaMo » (Capacité motorisée). Ce contrat prévoit l’acquisition, d’ici 2028, de 60 véhicules de combat Jaguar et 382 blindés légers Griffon auprès d’un consortium français regroupant Nexter (désormais KNDS), Thales et Arquus.

À l’époque, cet accord était présenté comme l’ébauche d’un « partenariat stratégique » entre Bruxelles et Paris. Des acquisitions supplémentaires ont ensuite été programmées: d’autres blindés Griffon en version mortier, des obusiers Caesar et des véhicules blindés Serval. La France nourrit également l’ambition de fournir d’autres systèmes d’armement à son voisin belge.

Des retombées économiques insuffisantes?

Le cœur du désaccord actuel porte sur les contreparties économiques et industrielles promises à la Belgique. Le gouvernement De Wever estime que les retombées pour l’économie et l’industrie belges sont largement inférieures aux engagements pris lors de la signature du contrat. Cette situation est d’autant plus problématique que le coût global du programme semble avoir été considérablement sous-évalué.

Cette affaire illustre les défis inhérents aux grands contrats d’armement transfrontaliers et pourrait avoir des répercussions sur les futures collaborations militaires européennes, à l’heure où l’Union cherche à renforcer sa défense commune.